La Gomera – Jurassic Park ?

Nous voilà partis pour une journée à La Gomera, petite île située à un jet de pierre de sa grande soeur Ténérife ! Pour tout vous dire, nous avons hésité longuement entre faire passer notre voiture de location avec le ferry de la compagnie Fred Olsen ou de la compagnie Naviera Armas ou alors de nous confier, pour la journée, à un tour operator local. Après réflexions et avantages/désavantages, nous avons opté pour cette dernière option et avons choisi l’agence de location Jesus. L’option choisie nous permet de nous libérer de certaines formalités (réservations ferry + voiture, choix d’un itinéraire, etc…). Nous avons toujours procédé d’une manière plus autonome car l’indépendance est fort importante à nos yeux mais il faut le dire, la facilité, cette fois nous a bien aidé.

Il n’a pas l’air ainsi mais il avale camions, voitures, motos et des centaines de passagers le tout rapidement et dans un grand confort. Et pourtant il flotte… ! 🙂

Et donc pour un forfait « promo » de 57 euros, nous avons eu un trajet en bus moderne (50 places pour 20 touristes….) jusqu’au port de Los Cristianos. Embarquement rapide sur le catamaran de la compagnie Fred Olsen, tour de l’île en bus avec arrêts programmés (le commerce local doit marcher bien entendu !) dans des petits villages tels que Hermigua (splendide petit village encaqué dans une vallée au pied de montagnes de lave et les orteils dans l’océan), la Lauri Sylva et surtout le point de vue du Mirador de Abrante avec une avancée dans le vide sur un plancher en verre … On ne vous dit que ça !!! 🤪

Vamos ..

Pour autant et pour être très honnêtes, la première chose qui nous a frappé au départ à Los Cristianos c’est une pirogue (cayuco) de migrants venus de Mauritanie. Disons le clairement, nous ne nous attendions pas à voir une pirogue de 100 migrants mauritaniens en stand-by devant les autorités à côté de notre superbe et moderne catamaran Fred Olsen. Pour la première fois, une pirogue de ce style, que l’on voit souvent dans les media à 20 H, se trouvait à quelques mètres de nous à peine. On en pense ce que l’on veut bien entendu mais… c’est un choc humain. Surtout au moment de NOTRE départ et où les migrants nous faisaient de grands signes d’adieux (ou de bonne chance …).

Migrants venus de Mauritanie pour un monde meilleur …

De questions en réponses avec le personnel de bord, nous avons appris que depuis début 2020 l’île était déjà en surpression de migrants puisque 11 000 migrants avaient déjà abordé les côtes des Canaries. Hôtels réquisitionnés pour les loger, petite prime quotidienne pour survivre, errements dans les rues … Clairement, pour beaucoup de citoyens à qui nous en avons parlé, ce n’est pas une situation tenable pour de petites îles telles que les Canaries. D’ailleurs, le lendemain de notre photo, la presse espagnole relayait l’info et l’Europe se disait préoccupée et en réflexion quant au fait de couper cette nouvelle route depuis la fermeture du « canal » méditerranéen suite à des opérations maritimes. Voilà, c’est dit, sujet clos mais nous estimions qu’il fallait en parler !

Partis donc pour une belle et calme traversée, le petit port de San Sebastian nous tend les bras après 45 minutes d’une très agréable « croisière » dans de grands fauteuils avec vue panoramique sur l’océan.

Tout roule mon Bouba ??? 😁

Nous accostons le petit port et de suite le bus nous fait traverser le charmant centre de la ville pour nous diriger vers les côtes abruptes qui feront notre quotidien. Après avoir longé la Torre Del Conde, ancienne petite forteresse construite du temps ou le sieur Christophe Colomb faisait halte sur l’île, nous empruntons une des rares routes principales (mais pour autant étroites).

La Torre del Conde

Malheureusement, par manque de touristes francophones, le guide n’a parlé qu’espagnol et anglais. Nous n’étions que deux belges francophones, les autres (anglais, russes, espagnols) n’auraient sûrement pas apprécié la visite en français 🙂 :). Qu’à cela ne tienne, rien ne nous arrête, même pas les idiomes, et donc nous avons pu poser moultes questions à notre guide bien sympathique.

Autant vous le dire de suite … préparez vos mirettes lors de votre passage sur La Gomera. Ou alors louez quelques yeux supplémentaires, vous risquez d’en manquer tant la nature sauvage est omniprésente, tant la beauté des sites est poignante. Vous allez passer d’une terre de lave aride à une forêt de laurier dans le fabuleux parc de Garajonay où l’humidité pourrit toute la végétation et remplit d’humus les sols en passant par des cultures de bananes et des plages au pied de falaises à n’en plus finir. Tout cela sans compter les merveilleuses petites routes en lacets qui surplombent toute l’île.

Cachez ce laurier que je ne saurais voir 🙂

Mais au fait, c’est quoi votre laurisilva machin chose là direz vous certainement ? Et bien, béotiens que vous êtes (et que nous étions jusqu’il y a peu), la laurisylve est un type de forêt subtropicale humide présente sur plusieurs des îles de la Macaronésie : AçoresMadère et îles Canaries. Et toc !! (bon ok on avoue.. merci à Wiki 🙂 🙂 🙂 :). Des millions d’arbres de type laurier des Canaries s’étalent sous vos yeux et ce sans compter la brume (sur les hauteurs de l’île ,il fait fort humide) qui opacifie tout mais disparaît aussi vite qu’elle est apparue laissant place à un soleil radieux.

Dans le parc de Garajonay où nous avons pu déambuler pendant un long moment lors d’un arrêt, vous vous retrouvez dans un décor vous faisant basculer de Harry Potter, lorsqu’il erre dans une forêt magique, à l’univers de Jurassic Park. Forêt millénaire unique au monde, tout y est troublant, inquiétant même. Pas de bruit (si ce n’est une russe du groupe qui a eng… son mari toute la journée grrrrr !!). A part cela, les oiseaux magnifiques passent au-dessus de vous et cherchent quelque nourriture. Les arbres laissent pendre de la mousse vers le sol rendant l’ambiance encore plus magique. Forêt tropicale comme il y a des millions d’années en fait. C’est très spécial mais quelle beauté.

Alors on vous le dit sans ambage … vous pensiez reprendre quelques feuilles de ci de là pour mettre au milieu de votre linge ou mieux pour agrémenter l’une ou l’autre popotte en cuisine …. Fi donc.. interdit, не допускается, verboten, niet, 禁止されている, não permitido. Bref forêt protégée = TOUCHE PAS A CA PETIT CON ! (pour les cinéphiles 😀) C’est parce que l’on respecte cette nature sauvage qu’elle peut perdurer. Donc voici quelques photos ramenées pour vous faire un peu profiter.

Si vous y allez, et vous DEVEZ y aller si vous aimez la nature (quasi) vierge, vous vivrez un vrai enchantement. Garanti.

Peu après, halte à Hermigua, petite commune à flanc de collines magmatiques. Tout y est vert, reposant. Le village semble ronronner en attendant les touristes qui, COVID oblige, ne viennent que par petits épis. Notre arrêt a pour but de nous faire découvrir le centre ethnographique. On nous y exhibe les qualités artisanales de l’île, la culture et la gastronomie spécifiques. Vous pouvez déambuler à l’arrière du bâtiment et effectuer votre visite avec un audioguide. Arrêt bien intéressant, il faut le reconnaître. Bon, après il faut avouer que cela se termine par LA boutique qui vous permet d’assurer des vieux jours bien mérités aux exploitants! 🙂

Nous nous sommes ensuite arrêtés au Mirador Los Roques. D’un coup, vous embrassez ciel, terre et mer. C’est affolant comme l’ensemble se marie bien sous un beau ciel bleu et une belle chaleur toute douce comme un peu de miel dans du lait chaud en hiver.

LOS ROQUES … sublime mélange de beauté et de force !

L’heure du casse-croûte arrive …..

Et comme de bien entendu, nous nous attendons à nous retrouver dans un petit resto en bord de nationale où l’on va nous servir un plat vite fait bien (ou mal) fait et hop on repart ! Que nenni…

Nous sommes à ce moment près du petit et charmant village de Agulo… le bus s’arrête après avoir emprunté une (très) petite route en lacets bordés d’un précipice. Nous sortons et là nous découvrons un charmant petit restaurant en bord de falaise, face à l’océan. Surprise du chef, ce restaurant à un point de vue unique grâce à une avancée dans le vide surplombant un magnifique décor avec UN PLANCHER EN VERRE !! Bonjour les appréhensions.. certains vont retrouver les joies du ramping c’est promis !

Ne nous mentons pas…. c’est l’attraction de la journée. Le repas du Mirador de Abrante était bon, 3 services simples mais de bonne qualité. Eau et vin à table. Le tout compris dans le ticket du départ. Mais après cela tout le monde s’est vite rué sur l’avancée en verre pour avoir cette sensation de marcher dans le vide qui rappelle furieusement le Grand Canyon Skywalk en Arizona (sans la démesure américaine bien entendu ….).

Vous voyez là haut ? … Patience on va y arriver !!
Hop hop … pas tomber !
Avec le Teide de Ténérife en face… vue à couper le souffle.

Hein oui qu’on n’a pas eu peur Sab …. !!! 😀

En face Ténérife et le Teide qui écrase toute l’île de sa majesté

Ensuite, après le repas, démo de Silbo .. de quoi ? Ben on vient de te le dire … S.I.L.B.O. … kezako ? Et bien vois tu, le smartphone et l’internet n’ont pas toujours existé. Si si .. Ben alors, comment les gens communiquaient ils ?? Simple… en se sifflant. Et le sifflement, apparemment assez complexe, permet de communiquer sur de très longues distances, de collines à collines même ! La tradition est restée et est toujours bel et bien ancrée. Nous assistons donc en plein restaurant à une démonstration de Silbo. Un premier siffleur indiquait quoi faire et où aller (nous connaissions les réponses au préalable) pour rechercher une paire de lunettes ou un sac d’un convive du resto. Impressionnant !! Lien Tripadvisor vers le resto du Mirador de Abrante.

Bon, à titre d’information, le soir de retour à l’appartement, j’ai tenté la manière SILBO avec Sab pour qu’elle m’apporte une bière… ça marche de suite beaucoup moins bien 😎.

Après un dernier arrêt pour un point de vue magnifique dans la descente vers la petite capitale, nous profitons pleinement des derniers kilomètres qu’il nous reste pour savourer chaque image que nos yeux peuvent capter.

Arrivés au niveau de la mer, nous flânons encore quelque peu dans la ville pour glâner quelques souvenirs en boutique puis siroter une bonne sangria à quelques pas à peine de la plage d’une mer bien calme avant de reprendre la route avec notre grand catamaran et débriefer la journée au calme.

Fin de la journée et … sangria !

Voici un lien vers un site sur La Gomera pas mal fait. Mais il y a aussi un autre site web comme « Salut les Canaries » dont nous nous sommes beaucoup inspirés dans nos préparatifs ! Laissez aller vos rêves …. Enjoy !

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