
Située à quelques kilomètres du centre de Rome, la voie Appienne est, parait il, la voie romaine la mieux conservée. Ses travaux commencèrent il y a plus de 2300 ans !! Le tracé initial débutait au sud de Rome, près des thermes de Caracalla jusqu’à Capoue en Campanie puis prolongée jusqu’à Brindisi dans les Pouilles. Longue de près de 500 km, elle permettait initialement l’envoi rapide de troupes vers le sud de l’Italie afin de consolider la domination de Rome sur cette partie du pays. La largeur de cette route (4,1 m) fut pensée pour que deux chars puissent se croiser. Un sentier de terre de part et d’autre permettait aux piétons de se promener ou de se désaltérer aux nombreuses fontaines qui jalonnaient le chemin.
Tout le long de cette magnifique route se trouvent d’antiques riches demeures, des églises et quantité de monuments funéraires. Il était en effet interdit d’enterrer les morts dans la ville de Rome. N’hésitez pas à l’arpenter. Vous pourriez y passer la journée sans souci.
Pour vous y rendre, plusieurs possibilités … Le bus 118 ou 218, un taxi (pour éviter la première partie de la route, ouverte à la circulation) ou comme nous … en vespa. Ce qui vous permettra de ménager vos petits petons car la route est longue 😉
Nous sommes donc allés visiter les catacombes de Saint Calixte, du nom du diacre qui « gérait » ce cimetière au début du 3e siècle. Près d’un demi million de chrétiens y ont été enterrés, dont des dizaines de martyres et 16 papes.
La réservation préalable est préférable pour éviter de trop longues files d’attente; la visite, par petits groupes, n’est possible que guidée, dans la langue de votre choix, au prix démocratique de 8 €. Un petit conseil … malgré la chaleur étouffante que l’on peut subir en été, vous allez descendre à 20 mètres sous terre, un lainage n’est donc pas superflu.


Voilà, la visite peut commencer. Pas fâchés d’avoir un guide … tout n’est que dédale de couloirs ! A s’y perdre. Imaginez près de 20 kilomètres de galeries sur 4 niveaux. Seul le 2e peut être visité.


Lieu le plus sacré et le plus important, la crypte des Papes est aussi définie comme le « petit Vatican ». De forme rectangulaire, elle pouvait accueillir 16 sépultures et une tombe monumentale. Sur les murs subsistent des stèles originelles, mais brisées, sur lesquelles des noms de Papes sont écrits en grec, selon l’usage officiel de l’église de l’époque.

Sainte Cécile voua sa vie très jeune à Dieu. En âge d’être mariée, elle parvint à convertir son marie au catholicisme; ainsi que de nombreuses autres personnes. Elle fut condamnée à être décapitée, chez elle. Elle était si belle et noble que même les bourreaux lui demandèrent de changer d’avis. Ce qu’elle n’accepta pas. Le bourreau, après trois tentatives infructueuses de décapitation à la hache, la laissa agoniser. La loi romaine interdisait un quatrième coup. Le sarcophage fut transféré dans l’église Sainte-Cécile du Trastevere, à l’emplacement de sa maison.

Dans ce couloir, quelques pièces ou tombes de familles aux fresques particulièrement bien conservées. Celles ci représentent le baptême et l’eucharistie. A travers ces représentations, les chrétiens des premiers siècles voulaient faire savoir à leurs contemporains ainsi qu’aux familles qui venaient rendre visite au cimetière, qu’à travers le baptême et une persévérance dans la vie chrétienne, ils seraient un jour à nouveau réunis .





Voici encore quelques photos de différentes salles aux fresques en bel état pour leur âge ! Ces chambres s’appellent en fait des cubicula et les petites niches dans lesquelles étaient déposés les défunts, des loculi. La taille de ces dernières est impressionnante de par leur « petitesse ».
Allez, avant de vous laisser, une petite énigme…. Que signifie ceci ?

Bon, ceux qui ont appris le grec à l’école… chuuut hein ! Alors voilà, le poisson est un bon indice.
Au début, l’art chrétien, notamment celui des catacombes (I à IIIe siècle) se limite à des graffitis et des symboles pour initiés : c’est le cas de l’ichtus chrétien, ce poisson très stylisé, (du grec ancien ἰχθύς/ ikhthús, qui signifie le poisson) dont les lettres grecques sont aussi les initiales de la profession de foi : Ιêsoûs Khristòs Theoû Uiòs Sôtếr, « Jésus-Christ Fils de Dieu, le Sauveur ». C’est une sorte de code pour les premiers chrétiens, contraints de vivre leur foi dans la clandestinité.
Et paf, vous ressortez ça un soir lors d’un souper en société… effet garanti 🙂 🙂
Ne vous découragez pas du fait que cet endroit est hors murs de Rome. C’est une « activité » qui en vaut vraiment la peine.
Il est à noter qu’il existe plusieurs autres catacombes dont notamment celles de Domitilla et Priscilla.
A la fin de votre visite, pourquoi ne pas vous rendre au Cirque Maxime et aux Thermes de Caracalla juste à côté et dont nous vous parlons dans cet article ?
Superbe description des catacombes et de la via Appia!
Cela donne envie d’y retourner :-)!
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